KIM Hyung Gi a été étudiant en sciences physiques, cartooniste, journaliste-photographe à l’université, mais il a rêvé de s’écarter de la vie à laquelle il était destiné, à laquelle son éducation l’avait préparé. Il travaille depuis neuf ans en France, à Paris en réalisant ce rêve et sait profiter avec intelligence de ses bases antérieures, de son passé. Son travail va dans le même sens que l’expérience scientifique, sans être directement lié à l’Invention, mais plutôt à l’Imagination artistique et à l’esprit. Ses images ressemblent à celle de l’oiseau qui sort de l’ombre et qui laisse son ombre quelque part.
KIM Hyung Gi prend la lumière et la vitesse selon les circonstances, ou le son, comme éléments constitutifs au lieu de la peinture et de la toile; il manipule la technologie pour des dispositifs dans lesquels se cherchent position exacte et fonctions parfaites. Son travail se développe dans l’espace grâce à des lumières qui jouent librement comme sorties d’une palette de couleur. Ce mouvement va bien au-delà du trompe l’oeil, et offre au spectateur la possibilité d’une participation. Face à lui, nous avons accès à de nouvelles sensations visuelles, en même temps qu’à un sentiment de poésie, subtile et raffinée. C’est une expérience d’Art Cinétique et beaucoup encore.
Il n’y a pas simplement transfert d’un plaisir visuel, mais aussi interrogation sur les phénomènes physiques eux-mêmes, et sur les lois scientifiques, sur les concepts.
​​​​​​​Il utilise la disposition des coordonnées comme une énigme; en général, les coordonnées définissent une position et une situation. La question posée serait: si les points et les lignes de référence sont relatifs, comment peuvent-ils être fixés ?
C’est aussi une question sur toutes les situations qu’il vit et sur ses préoccupations.
Dans « Champ de Lumières », il montre la présence de la relativité à l’aide de points de référence qui s’envolent du plan dans un mouvement ascensionnel. Dans « Cube », il nous fait croire à une structure complète grâce au reflet dans un miroir, espace négatif.
Tenterait-il de prouver que les effets, les illusions d’optique peuvent déformer non seulement les structures et aussi l’espace alentour ?
KIM Hyung Gi prend l’exemple des aveugles pour parler de lui et de son travail. Pour eux, la canne blanche n’est pas un outil nécessaire, mais un matériel magique destiné à rassembler le monde autour de soi.
Finalement, c’est dans un face à face avec le monde comme objet qu’il propose de nouvelles hypothèses.

 AHN  So-Yeon
 (Curator de National Museum of Contemporary Arts, Séoul)
 Traduction français de Françoise NIAY                        
 Extrait du catalogue ²New & Powerful from Artsenal²;1994
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